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En incluant les habitants aux différentes phases d’un processus de transformation d’un espace public au même titre que les autres acteurs permet rendre l’aménagement pertinent et pérenne.

Pertinent car les habitants ont une connaissance très fine de l’espace dans lequel ils vivent. Définir avec eux les dispositifs favorisant les bons usages et les lieux où les implanter permet ainsi un aménagement cohérent aux services de ses usagers.

Pérenne parce que en impliquant les habitants dans l’espace public, en les faisant participer pleinement à sa conception et sa construction, ils vont s’y identifier et auront envie d’en prendre soin. Ce qui en facilitera la gestion au quotidien car ils s’en sentiront responsable collectivement.

LES ENJEUX DE L’IMPLICATION HABITANTES DANS LA TRANSFORMATION DES ESPACES PUBLICS

L’an dernier un travail de recherche sur les grands ensembles bulgares a permis d’observer que les habitants ont de réelles compétences pour agir sur l’espace afin que celui-ci réponde à leur besoin. Ils sont capables de le transformer avec peu de moyens et en associant leur savoir-faire, de créer une cohésion au sein du quartier.

Les espaces publics sont gérés par un système global, celui de la ville, régit par un cadre législatif et normatif qui nécessite l’expertise des professionnels.

Pour transformer les espaces publics en accord avec ses deux dynamiques, locale et globale, il est nécessaire d’impliquer les habitants au même titre que les autres acteurs conventionnels dans les processus de fabrication des espaces publics.


 

EXPÉRIMENTER UN PROJET COLLABORATIF

LE QUARTIER D'EMPALOT, TOULOUSE

Empalot est un quartier proche du centre-ville de Toulouse qui a été urbanisé dans les années 60 suivant le modèle des grands ensembles, très rependu à cette époque. Suite à l’explosion de l’usine AZF en 2001, le quartier a subi de nombreuses dégradations et a été inclus dans le Grand Projet de Ville de Toulouse.

Actuellement classé Quartier Prioritaire de la politique de la Ville par l’ANRU, le quartier d’Empalot est le théâtre d’un renouvellement urbain de grande envergure. Ainsi d’après le Contrat de Ville de Toulouse Métropole 2015-2020, les enjeux principaux de cette rénovation urbaine sont d’ouvrir le quartier au centre-ville et de le rendre attractif, d’améliorer les conditions de vie de ses habitants et de favoriser un « bon vivre ensemble » grâce aux dynamiques habitantes.

Pour répondre à ses enjeux, un panel d’outils est décliné afin d’obtenir des résultats précis. L’un d’entre eux à particulièrement retenu mon attention est m’a incité à inscrire le projet dans sa ligné : « Des habitants qui développent des projets autour de la convivialité et du développement durable » dont les objectifs opérationnels proposés sont les suivants : « Aide logistique/accompagnement des initiatives habitantes, Compostage et jardins partagés, Valorisation des initiatives locales ».

La Cité de la Poudrerie au Sud du quartier d’Empalot est en pleine rénovation. Des travaux de résidentialisation ont déjà commencé tandis que le réaménagement du parc ne débutera qu’en 2019.  Le moment semble alors propice à un questionnement collectif autour du futur des espaces publics afin qu’ils répondent au mieux aux divers enjeux qui coexistent sur le site.

Conformément aux attentes du Programme National pour la Rénovation Urbaine, la Poudrerie est en train d’être restructurée grâce à une résidentialisation. Cette nouvelle forme urbaine va modifier le rapport que les habitants entretenaient jusqu’alors avec l’espace public.
Le parc au cœur de la Poudrerie fait également l’objet d’une transformation. L’enjeu de cette restructuration est de connecter le parc au mail qui assure une continuité dans l’ensemble d’Empalot. L’aménagement proposé apporte une cohérence à l’échelle du quartier mais présente pas de support aux usages actuels.

La cité de la Poudrerie est une articulation entre différentes échelles spatiales: celle du quartier d’Empalot et celle de la cité de la Poudrerie. Comment alors transformer ce parc afin qu’il ait une cohérence à l’échelle du quartier en accord avec les pratiques habitantes quotidiennes ?

LA CITÉ DE LA POUDRERIE, EMPALOT

Pour répondre à cette problématique, une méthode de projet collaborative  est mise place visant à intégrer les différents groupes acteurs présents sur le site, habitants, bailleur social, collectivité, associations. La démarche de projet se décomposent en plusieurs phases où chaque acteur sera impliqué en fonction de ses compétences et de ses intérêts.

Les premiers mois (Septembre-Novembre) ont été consacrés à une analyse socio-spatiale du quartier. Une brève étude historique visant à comprendre le développement du quartier a été effectuée. Une analyse morphologique a permis d’en saisir la structure spatiale ainsi qu’à définir les différents types d’espaces. S’est ajouté un relevé de l’espace vécu dont l’objectif était de noter les traces de l’habiter, les modifications apportées par les habitants sur l’espace ainsi que l’observation des usages présents. Ce travail est indispensable pour mettre en place le programme du projet. Ces analyses sont accompagnées d’une étude du projet de renouvellement urbain afin que le projet mis en place s’inscrive dans un processus global. En parallèle de ces analyses, un état des lieux des ressources immatérielles a été réalisé : un inventaire des acteurs de la vie du quartiers (associations, bailleurs sociaux, collectivités) accompagné de moments de rencontre a permis de définir les compétences de chacun et leur possible implication dans le projet.

Durant les mois de novembre et de décembre, des permanences dans le parc Poudrerie ont été organisées pour recueillir la parole des habitants. Le « Contoire des Plaintes » servant des boissons chaudes invitait les habitants, une après-midi par semaine, à prendre un moment pour parler de la vie du parc et la manière dont ils le pratiquent. Cette présence régulière est nécessaire pour créer une situation favorable à l’échange et à la confiance. Ces permanences ainsi que la participation à des événements organisés dans le quartier tel que de le Marché des Solidarités ont permis de faire émerger les enjeux du site et de comprendre les dynamiques qui l’habitent.

Le mois de janvier a quant lui était un moment d’analyse de toute la matière récoltée durant les mois précédents afin d’en dégager un programme pour la transformation de ce parc. Tandis que les mois de février et mars ont permis de créer une réelle dynamique entre les acteurs du projet, de rechercher des financements ainsi que d’organiser la suite de l’année.

Les mois d’avril et mai seront consacré à de nouvelles permanences dans le parc de Poudrerie afin de concevoir le nouvel aménagement du parc avec les habitants. Des interventions auront lieu dans la parc afin de créer un questionnement chez les habitants sur des thèmes précis tel que les animaux, manger, se retrouver ou encore le jeux (thématiques issus des premières permanences). Ces intervention donneront ensuite lieu à des ateliers de conception in-situ.

Au mois de juillet, un chantier public sera organisé dans le parc pendant deux semaines pour réaliser une partie de l’aménagement conçu avec les habitants.

De nouveaux chantiers publics sont envisageables pour mettre en œuvre l’ensemble de nouvel aménagement du parc.

MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

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